Les « Formes fuyantes » d’Erminio Tansini sont les formes imprévisibles et libres que seule la nature peut créer, suivant la vie végétale dans son cycle de croissance et de développement, puis retournant à l’environnement à la fin de la phase de vie. C’est dans cette phase existentielle que l’auteur […] récupère des souches, des racines, des branches et des troncs trouvés sur les plages ou au bord des rivières et des ruisseaux […] : lissés par l’eau et les rochers, blanchis par le soleil et le vent, ils se présentent comme des sculptures en bois inimitables dotées de leur propre charge communicative.
[…] les clichés […] placent les sculptures de Tansini en arrière-plan des paysages et des sites rocheux, falaises, châteaux et sites archéologiques, entre l’Italie, la Suisse, la France et la Principauté de Monaco.
Les photos montrent des entrelacs, des superpositions, des enchevêtrements de masses et de ramifications : ce sont les œuvres obtenues par l’auteur en assemblant les trouvailles naturelles, après avoir restauré le matériel en bois. Des formes et des volumes lisibles selon des significations et des messages esthétiques suggérés par la sensibilité de chacun sont alors mis en relation avec les lieux, même ceux habituellement ignorés par les évènements culturels et d’exposition : et c’est dans ces contextes que de véritables « séances » photographiques sont recréés, construits en tenant compte de facteurs tels que la lumière, la végétation, le terrain, la présence d’eau, l’altitude et les éléments de fond.
L’objectif qui capte la fugacité de ces situations est animé par des tons surréalistes, libérés par les combinaisons déroutantes et inhabituelles entre sculptures et décors, non sans accents symboliques dans certains cas.
[…] La création de sculptures en bois est accompagné pendant trente ans d’un parcours de Tansini dans le domaine pictural, qui les a pourtant longtemps conservées dans l’espace le plus intime de sa production artistique : leur première exposition publique remonte à 2017, dans le cadre de la 57e Biennale de Venise.
Marina Arensi
Tiré de : « Il Cittadino », Lodi, 219, CXXX, 2019, p. 40. Traduit de l’italien par Virginia Busetti.
© « In arce ». Tous les droits réservés – Publié le 9 novembre 2022 – Mis à jour le 9 novembre 2022